Rencontre avec Valérie ZENATTI

Mercredi 15 mai 2019 à 19h30

Début janvier 2018 disparait le grand auteur israélien Aharon Appelfeld. Une période de sidération s’ouvre alors pour Valérie Zenatti, sa traductrice et grande amie, qui avoue alors :

“Je ne sais pas comment vivre sans Aharon.”

Son essai Dans le faisceau des vivants (Prix France TV), aux éditions de l’Olivier, retrace l’histoire de cette rencontre née autour d’une langue mystérieuse, l’hébreu, qu’ils ont tous deux apprise à l’adolescence.

Ce que représente l’écrivain pour sa traductrice dépasse la simple admiration : ce sont deux histoires qui entrent en résonance, malgré les 40 années qui les séparent.
Aharon Appelfed, né dans l’actuelle Roumanie en 1932, est fils unique d’une famille juive aisée. Déporté avec son père (sa mère est assassinée peu de temps auparavant), il parvient à s’échapper des camps, se cache plusieurs mois durant dans les forets ukrainiennes avant de rejoindre Israel au fil d’un long périple.
Valérie Zenatti, née à Nice en 1970, est marquée dès l’enfance par un film sur l’Holocauste et arrive avec sa famille en Israel à l’adolescence, où elle apprend l’hébreu.

C’est en préparant l’agrégation il y a une vingtaine d’années que Valérie Zenatti lit pour la première fois un texte d’Aharon Appelfeld.

Depuis, explique-t-elle :

chaque livre m’a accompagnée dans l’amour, la rupture, le ravissement, la plongée dans les eaux boueuses et claires de l’enfance. Chaque livre m’a dit quelque chose de moi, à un moment précis de mon existence, chaque livre a été une pointe de roche que je pouvais saisir pour me relever ou monter plus haut.

Dans cet essai, c’est aussi la romancière que l’on retrouve (celle de Jacob, Jacob, prix du livre Inter), alternant différents souffles d’écriture : celui, court, pour exprimer les interrogations, l’absence. Celui, plus apaisé et continu pour relater son voyage à Czernowitz, sur les traces de l’enfance d’Aharon Appelfeld.

Valérie Zenatti ne livre pas seulement un hommage bouleversant à l’homme de lettres, elle interroge aussi le role de l’écrivain, son travail de traduction, son rapport à l’hébreu, la puissance de l’amitié.

Je vous espère nombreux à venir, aux cotés de Valérie Zenatti, faire perdurer cette grande voix de la littérature mondiale.

 

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