Rencontre avec Giosuè CALACIURA

Giosuè Calaciura vient spécialement de Rome pour nous parler de son roman Borgo Vecchio aux éditions Notabilia.
Un récit court et étincelant qui n’est pas prêt de quitter nos tables de libraire !

L’histoire se déroule à Palerme, ville populaire au coeur tendre et sauvage, auprès de deux gamins et amis Mimmo et Cristofaro.

Dans le quartier, tout le monde se connait, s’observe, se rêve :
Mimmo n’a d’yeux que pour Céleste, contrainte à passer la majeure partie de ses journées sur le balcon de l’appartement familial pendant que sa mère reçoit les hommes du quartier… il aimerait aussi aider son ami Cristofaro qui “pleur[e] chaque soir la bière de son père”, alcoolique et violent.
Le mafieux Toto suscite quant à lui l’admiration des gamins, faisant office de figure paternelle.

Ces personnages évoluent dans un environnement pauvre et violent, mais baigné d’une poésie déchirante.

“Pour la première fois Mimmo et Cristofaro se promenèrent en calèche. [Ils] s’endormirent. Ils ne virent pas la ville assoupie par contagion qui rêvait leur passage, le vieux au balcon, sur le point de passer à table pour diner, qui les regarda comme un présage de convoi funéraire et pensa à la Cène quand sa femme lui annonça que le repas était prêt. Ils ne virent pas les feux de cette fin d’août clignotant à l’orange, comme pour libérer tout le monde de la circulation et des soucis, ils ne virent pas les églises de la messe vespérale, refuge des retraités qui fuient les journaux télévisés braillant à plein volume parce que aucune nouvelle n’en vaut plus la peine. Et lorsque le cocher, inquiet de ce silence, se retourna pour le rompre et leur demander où ils voulaient descendre, il les vit comme leur mère elle-même ne les avait pas vus, tellement abandonnés, tellement nouveaux-nés malgré les signes de l’adolescence inexorables comme l’automne, il les vit tellement seuls au monde, il les reconnut dans le caprice de Dieu et dans la violence sans remède de la nature, dans leur profil dénué de douceur, prisonniers du rêve sans mystère des enfants du Borgo Vecchio.”

Un récit où les scènes de quartier contiennent rire et douleur, misère et sainteté. L’écriture de Giosuè Calaciura est une merveille de lyrisme, de douceur, de sensorialité et de réalisme poignant, merveilleusement portée par une grande traductrice de l’italien, Lise Chapuis.

Nous avons le double honneur de recevoir Giosuè Calaciura ET sa traductrice Lise Chapuis, occasion exceptionnelle de découvrir l’univers d’un auteur dans sa langue natale.

Borgo Vecchio a été finaliste du Prix Femina étranger 2019, a remporté le Prix Paolo Volponi en Italie, et est finaliste du Prix Libraires En Seine (auquel la librairie participe : en savoir plus !)

Giosuè Calaciura est né à Palerme et il vit et travaille à Rome. Journaliste, il écrit régulièrement pour de nombreux quotidiens et diverses revues. Borgo Vecchio est son cinquième roman traduit en français.

Jeudi 5 mars à 19h30

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