Sélection romans / polar – été 2020

ROMANS

Etoiles vagabondes

Vous cherchez l’embarquement pour un voyage au long cours ?
Voici 600 pages drôles mais drôles, tristes mais tristes !!
Du truculent et de l’inventif, des personnages cocasses qui rient et pleurent de tout, une écriture merveilleuse, généreusement servie par une traduction hors pair : le monde yiddish de la Russie fin 19e est devant et autour de vous. Un indéniable talent de conteur qui emporte le lecteur dans des rebondissements, des assauts et joutes oratoires ! Une réussite !

Étoiles vagabondes, Sholem Aleykhem, traduit du yiddish par Jean Spector, Le Tripode, 25 €

Etés anglais

Été 1937, dans une belle propriété du Sussex…  Le patriarche des Cazalet qui a fait fortune dans l’industrie du bois, invite ses fils, belles-filles, petits enfants dans ce lieu enchanteur où s’agite une patrouille de domestiques : tout doit être parfait.
Les années sont encore légères mais certains membres de la famille sentent bien qu’il va se passer quelque chose de grave dans les années à venir.
Beaucoup d’humour, de tendresse pour décrire à la fois les puissants bourgeois, les serviteurs dévoués, et nous raconter les rivalités, mensonges, non-dits, destins contrariés….
Premier tome de la saga des Cazalet, la suite fort attendue en octobre !

Étés anglais, Saga des Cazalet tome 1, Elizabeth Jane Howard, traduit de l’anglais par Anouk Neuhoff, La Table ronde, 24 €

La colline aux gentianes

Quel plaisir de (re)lire les amples romans d’Elizabeth Goudge : tout contribue à vous transporter au beau milieu du “Jardin de l’Angleterre”, au temps des guerres napoléoniennes.
Même si la vie est rude, et que les personnages portent leur part d’obscurité, ce qui prévaut chez Elizabeth Goudge, c’est une rare capacité à mettre en lumière le merveilleux et le bon.

La colline aux Gentianes, Elizabeth Goudge, traduit de l’anglais par Yvonne Girault, Libretto, 12.80 €

 

NOS FAVORIS AUX EDITIONS SILLAGE

 

La coupe de bois, Carlo Cassola
Gugliemo, la trentaine, veuf et père de deux fillettes part avec quatre hommes embauchés pour une coupe de pins dans les Abbruzes durant l’automne et l’hiver. Ils partageront le dur labeur, les soirées de légendes racontées.
La nature et les profils humains y sont magnifiquement décrits, on touche au sublime et à l’essentiel de la littérature et de la vie.

Le bouquiniste Mendel, Stefan Zweig
Vienne, début du 20e siècle, au Café Gluck , l’auteur se souvient  de Jacob Mendel, dans un coin, véritable encyclopédie du savoir imprimé, à la mémoire prodigieuse, qui sera rattrapé par la guerre… La dimension de l’analyse psychologique, l’empathie de l’auteur pour son personnage sont bouleversantes.

Le trésor de la Sierra Madre, B. Tarven
Voici une première traduction intégrale d’un livre-culte porté sur grand écran en 1948.
Un sombre mais excellent roman consacré à trois chercheurs d’or, à leur avidité, à la grande misère et violence des hommes. Une fable foisonnante, âpre… qui se dévore.

Voyage autour de ma chambre, Xavier de Maistre
18e siècle : À la suite d’une affaire de duel, un jeune officier est mis aux arrêts dans la citadelle de Turin et purge une peine de 42 jours. Homme fin, cultivé, plein d’esprit et de fantaisie, nous partageons son voyage cocasse au cœur de son monde intime et de ses réflexions savoureuses.

Dernières pages du journal d’une femme, Valéry Brioussov
Figure centrale des lettres russes du début du 20e siècle, l’auteur nous présente Natalia Glebnova, femme belle, indépendante, brillante et séductrice sans scrupules. Son riche époux est retrouvé assassiné dans son bureau. Un portrait subtil d’une femme qui se veut libre avant tout, dans une société hypocrite qui fausse les relations amoureuses.

L’errant, Khalil Gibran
Gibran (le ‘Consolateur’ en arabe ) nous raconte en courts apologues ce que l’homme a de plus divin en lui, la beauté du monde, de ses merveilles et miracles et le piège de ses séductions. Il nous entraîne vers une sagesse, une sérénité authentique et joyeuse.

Sur la lecture, Marcel Proust
Un petit texte dans lequel l’auteur évoque sa propre conception de la lecture, qu’il relie à certains souvenirs de l’enfance. Éloge permettant l’accès à notre monde intérieur, à la rencontre avec soi-même.

 

POLARS

Le commissaire Soneri fonctionne à l’intuition (c’est son côté Maigret ou Columbo), croit aux au bien-fondé de ce qu’il nomme les “coïncidences”, creuse la psychologie de ceux qu’il interroge, et n’hésite pas à s’attaquer aux plus puissants de sa ville. Et sa ville, c’est Parme, le deuxième grand personnage de la série.
Un cinquième opus encore très réussi, des images et une qualité d’écriture rare qui parvient à concilier réalisme social, poésie et suspense.

Or, encens et poussière, Valerio Varesi, traduit de l’italien par Florence Rigollet, Agullo, 21.50 €

Clanton, petite bourgade du Mississippi, 1946.

Pete Banning est revenu de la guerre, en héros et a repris les commandes de  la plantation de coton familiale. Il a retrouvé sa famille, les affaires sont plutôt prospères… mais abat pourtant de sang froid son ami le révérend Bell, avant de s’enfermer dans le mutisme.
Dans ce roman, Grisham (avocat avant de devenir écrivain) parvient à rendre limpide toute la complexité de la machine judiciaire américaine, implacable et inégalitaire, et évoque les ravages de la seconde guerre mondiale.

La sentence, John Grisham, traduit de l’anglais par Dominique Defert, Lattès, 22.90 €

L’action se situe entre La Rochelle et l’île de Ré où Victor, le personnage principal, exerce le métier de psychothérapeute en milieu carcéral.
Plusieurs histoire se superposent, avec  rebondissements, suspense , pistes et fautes pistes, et ce jusqu’au dénouement final, sans point mort pour le lecteur.
La finesse psychologique, l’écriture fluide, le portrait détaillé des personnages, loin de toute caricature contribuent à classer Somb parmi les meilleurs polars du début de l’année 2020.

Somb, Max Monnehay, Seuil, 18.50 €

 

 

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