Marie Richeux, vous en connaissez peut-être la douceur de voix, avec son excellente émission Par les temps qui courent, sur France Culture, où elle interroge une personnalité de l’actualité culturelle.

Sur le papier, l’auteure Marie Richeux interroge le passé et les traces discrètes qu’il peut laisser, notamment avec son roman Climats de France publié chez Sabine Wespieser en 2017.

Dans son nouvel ouvrage qui vient de paraître, Sages Femmes, elle questionne les générations de filles-mères dans sa propre famille, le sens de cette répétition étrange, la honte portée sur ces femmes aux enfants hors mariage.

Ce n’est pas vraiment un livre d’enquête familiale (les archives sont d’ailleurs très muettes) : ce qui intéresse Marie Richeux ce sont plutôt les pensées muettes, les intentions discrètes partagées par ces femmes, et de quelle façon elles resurgissent sur les générations.

Toutes ont en commun d’avoir exercé un métier de couture, travail par excellence qui permet de les faire rentrer dans le rang, de les rendre sages…
Mais quelles voix, quelles vérités ont-elles glissées dans les fils de leurs ouvrages ?
Dans ce récit très délicat, les mains qui tissent, qui écrivent, qui donnent la vie, se répondent au plus près de leurs vécus.

Souvent à la croisée du récit, du roman, des fragments littéraires, les textes de Marie Richeux m’émeuvent car elle sait écouter les silences, s’attarder sur les détails invisibles.

Marie Richeux soupèse le sens des mots, s’attache à leur portée avec tant de finesse que j’ai eu l’envie immédiate de la rencontrer et de l’écouter parler de son livre et de ces femmes au souvenir si vivant.

Je vous espère nombreux à venir la rencontrer.